La pratique me rassure assez vite. On prend rapidement l'habitude de modifier la longueur de la barre, de la déplier, replier, ça devient automatique. De plus, la longueur de la barre permet d'explorer des postes lointains en toute discrétion, loin de la berge. On peut explorer des postes difficiles d'accès même pour des pêcheurs adroits qui lancent habilement avec une canne anglaise. Enfin, la mouche n'est pas si fragile puisqu'elle est posée délicatement sous le scion et non lancée. On peut donc effectuer plusieurs dérives consécutives avec la même mouche qui, même fripée et un peu terne, conserve son pouvoir attractif . Bilan, je parviens à prendre quelques truites, mais bien moins que Christian cependant car il se montre plus habile avec la barre en main et pêche plus vite que moi en posant plus directement sur les postes convoités contrairement à moi qui effectue encore trop de « travaux d'approche » afin que la veine conduise (ou non) l'appât vers le poste. C'est mon constat, mais la grande expérience de Christian et son habileté ne sont certainement pas étrangères à ses succès. J'apprends tout d'abord que la pêche à la barre n'est pas obsolète mais qu'elle reste encore très pratiquée et qu'elle peut s'exporter avec succès. Avant ces parties de pêche, je croyais que la barre était réservée aux petits ruisseaux des hauts plateaux aux berges dépourvues de végétation, afin que sa longueur permette au pêcheur de se tenir loin de la berge. Mais je découvre qu'elle peut aussi s'utiliser sur tous types de cours d'eau.